SIXIÈME LEÇON DE PIANO

Bienvenue dans la première leçon du parcours intermédiaire qui est aussi la sixième leçon de la méthode Unpianiste ! Dans le parcours débutant, nous avons beaucoup dissocié la main droite (qui jouait la mélodie) et la main gauche (qui jouait un accompagnement sur les accords). Nous allons commencer maintenant à tenter de les réunir : souvenez-vous des grilles d’accords, les deux mains jouaient ensemble sur les accords. Nous allons donc jouer les accords avec les 2 mains mais la main droite devra continuer à jouer -ou tout du moins- à suggérer (mais nous la jouerons vraiment) la mélodie… De cette manière, les partitions que nous utiliserons seront d’apparence aussi « simples » que celles du parcours débutant, mais vous devrez les jouer de manière plus développée grâce aux conseils que je donne dans le parcours intermédiaire. Nous reprendrons ainsi des morceaux du parcours débutant (il n’y aura pas forcément de vidéos de ceux-ci) en plus de nouveaux morceaux propices à cette méthode.

Notre parcours s’orientera tout d’abord autour de 2 axes principaux :

– la généralisation des accords, avec l’étude des RENVERSEMENTS notamment (afin de nuancer la basse)

– l’HARMONISATION à la main droite, avec un jeu plus dense (plusieurs doigts en même temps alors que la partition n’en écrit qu’un seul à la fois)

Bien évidemment, nous continuons également, en parallèle, à développer notre connaissance du jeu (et des écritures associées) notamment au niveau rythmique (avec de nouveaux accompagnements à la main gauche et des techniques de transition effectuées à la main droite dans un premier temps)

SOMMAIRE

1) Nouveaux rythmes : triolets et doubles-croches

2) Tutoriels autour de morceaux

3) Renversements – première partie

4) Harmonisation à la main droite – première partie

5) Techniques de transition en arpèges

Les parties 3) à 5) représentent en fait le début de l’apprentissage de l’improvisation (mais ce n’en est pas exclusivement car nous travaillons sur des morceaux donnés). Préparez-vous à jouer des morceaux comme jamais vous ne l’auriez imaginé ! Mais avant, il y a du travail… Cette leçon vous demandera quelques mois de travail.

La leçon 7 sera la suite directe de cette leçon avec un développement encore plus dense, donc il vous faut être bien habitué avec le contenu de cette leçon.

Il existe d’autres types de rythmes que les croches et contretemps que nous avons découvert dans le parcours débutant. Notamment en terme de subdivisions du temps : outre le fait qu’on peut le diviser en 2, on peut également le diviser en ce que l’on veut. Divisez-le en 3 et vous obtiendrez des TRIOLETS. En 4, des DOUBLES-CROCHES. En 5, des QUINTOLETS, etc.

Nous nous arrêterons dans la pratique aux doubles-croches car au-delà, ces nouvelles rythmiques restent relativement marginales ou trop spécialisées pour être mentionnées aussi tôt dans le parcours.

Plutôt que de continuer à palabrer, voici une présentation de l’écriture de ces quelques nouvelles rythmiques en partition :

-> Vidéo « Leçon de piano n°6 : Notations triolets et doubles-croches »

Autant les reconnaître est important, autant il est essentiel de s’entraîner avec :

-> Vidéo « Leçon de piano n°6 : Entraînements triolets et doubles croches »

La rythmique peut également être caractéristique de certains styles de musique. Ainsi, la synchronisation binaire-ternaire peut se révéler typique de certains rythmes « afro ». Regardez la vidéo suivante :

-> Vidéo « Leçon de piano n°6 : Tutoriel Rythme Afro »

Canon de Pachelbel Partition Tutoriel
Lettre à Elise – thème Partition Tutoriel
The Sacrifice – La leçon de piano Partition Tutoriel
Narnia – The Battle Partition Tutoriel
Carmen – La Habanera Partition Tutoriel
Go Down Moses Partition Tutoriel
Victor’s piano solo – Les noces funèbres Partition Tutoriel
Les Champs Elysées Partition Tutoriel

Le dernier morceau de cette liste n’est pas aussi détaillé que les autres. C’est justement pour que vous appreniez petit à petit à devenir indépendants des commentaires que je fais sur les partitions !

L’harmonie avec les accords, c’est simple au départ, mais se limiter à nos accords « normaux » appauvrirait tellement la musique. Afin de travailler les différentes sonorités qu’un même accord de base peut receler, il nous faut travailler les renversements. Chaque accord simple a trois positions de base : le « normal », le renversement à la tierce et le renversement à la quinte. Dans la vidéo suivante, je vous montre comment penser les renversements en terme de confort de jeu et je vous invite à vous exercer sur une grille que l’on connaît depuis longtemps maintenant ! Vous pourrez noter au passage qu’une même grille peut révéler des sonorités différentes selon les renversements utilisés. Je vous encourage à aller plus loin par vous-mêmes en puisant des grilles d’accords à partir des partitions présentes sur ce site et en vous efforçant de trouver des renversements opportuns.

-> Vidéo « Leçon de piano n°6 : Accords et renversements »

Accords, grilles d’accords, tout ça c’est bien gentil, mais d’où ça vient que tels accords vont bien ensemble et pas d’autres (quoique théoriquement, toutes les combinaisons possibles peuvent trouver une explication, à condition de les jouer de manière convaincante et donc de connaître les gammes -il en existe des milliers) ?

Nous n’allons pas voir les arguments théoriques et puristes (qui nous feraient remonter à l’histoire de la musique avec la gamme pythagoricienne – je vous invite à essayer de comprendre les articles de Wikipédia à ce sujet) mais je vous donne simplement quelques règles de base qui vous permettent de relier des accords entre eux selon la tonalité d’un morceau.

Je vous remets un document déjà donné dans la leçon 5 mais cette fois, je vous encourage à vous en servir pour extraire des grilles d’accords.

topo gammes-tonalités-accords (pdf)

Ce qu’il est bon d’en retenir, c’est la dernière partie sur le cycle des quintes. Chaque tonalité est affublée de 6 accords de base (3 majeurs et 3 mineurs). Avec ce petit panel, constituez vous-mêmes des enchaînements contenant les 6 accords ou moins.

Alors, cette petite astuce ne marche que lorsque l’on travaille en gamme majeure ou mineure relative. Regardez la section de ce site dans laquelle je détaille chaque gamme majeure avec son doigté et chaque gamme mineure dans 3 variantes : mineure relative, mineure harmonique et mineure mélodique (quand je vous disais que ça se complique !).

Si vous êtes attentifs au morceau « Rabbi Jacob » que je donne un peu plus bas dans cette leçon, il ne correspond pas à ce schéma puisqu’il est en gamme de Fa mineur harmonique (il y a donc d’autres accords générés et qui n’appartiennent pas à la gamme de Fa mineur relative ou de La bémol majeur car la gamme de Fa mineur est la relative de La bémol majeur… pour le savoir, rien de plus simple : regardez le cycle des quintes, quel est l’accord mineur en face du la bémol ?). De plus, ce morceau change de tonalité assez souvent, cela veut dire qu’au cours du morceau, on se retrouve avec de nouvelles possibilités de 6 accords (ou moins)

Les changements de tonalité possèdent eux aussi des règles mais que nous verrons plus tard ! Pour l’instant, si dans votre parcours personnel, vous avez envie d’en « fabriquer », inspirez-vous de ceux présents dans les morceaux (voir la page des partitions de ce cite) : pour repérer un changement de tonalité, regardez où l’armure (le nombre de dièses ou de bémols) change. Malheureusement, certains changements de tonalités sont si discrets qu’ils ne se manifestent même pas par une nouvelle armature notamment lorsqu’ils sont en gamme mineure autre que relative, car les armures ne leur correspondent pas : si vous vous souvenez du morceau « Les yeux noirs« , il est en gamme de la mineur harmonique, un sol# ponctuel le révèle avec son accord de Mi majeur associé, pourtant l’armure suggère que l’on est en Do majeur ou en La mineur relative. Ainsi, le changement de tonalité (si tant est que l’on puisse vraiment l’appeler comme ça) n’apparaît que par de simples altérations ponctuelles accompagnées d’accords « surprenants » pour la tonalité dans laquelle on pourrait croire qu’ils sont. Tout ceci a le mérite de comprendre quelques explications avec la notion de DEGRÉS et de CADENCES.

Comme rien ne vaut un peu de pratique, je vous propose de travailler les renversements d’accords dans un morceau, un menuet de Bach, dont voici la partition : Menuet_en_G (pdf)

-> Vidéo « Leçon de piano n°6 : Tutoriel Menuet en G (J.S. Bach) »

Dans ce morceau, je vous invite à trouver de quelle tonalité il s’agit à l’aide du topo donné plus haut et ainsi de pouvoir dégager quels accords sont faisables dans cette tonalité. Vous en déduirez la présence d’un accord étranger à cette tonalité (qui marque le passage temporaire en tonalité de D et est manifeste par une altération ponctuelle pour la main droite). Chaque tonalité de base (majeure ou mineure relative) ne regroupe que 6 accords mais ce morceau a l’avantage de les présenter avec différents renversements et également quelques chiffrés, ce qui enrichit considérablement la portée harmonique du morceau (encore plus avec son petit changement de tonalité implicite).

Dans cette partie, nous allons voir deux « techniques » pour étoffer notre jeu à la main droite.

A) Tout d’abord, il s’agit d’ajouter une note supplémentaire en même temps que la note de la partition. La main droite jouera donc deux notes en même temps au lieu d’une pour la plupart des morceaux.

Mais quelle note ajouter ? Tout simplement, une note qui est dans l’accord (accord que lit la main gauche pour réaliser son accompagnement) et qui n’est pas trop loin en-dessous de la note de la mélodie (celle qui est écrite pour la main droite sur la partition).

Cela demande principalement deux choses : bien connaître les notes de chaque accord, et travailler sa faculté de choisir à partir de ses connaissances (car souvent, vous avez le choix entre 2 notes à faire parmi celles que vous pouvez ajouter, l’une sera en général très proche, l’autre plus lointaine mais pas suffisamment pour l’exclure du lot de celles qu’on peut ajouter à la mélodie). Cela va également vous faire travailler des doigtés différents : cette fois les derniers doigts (4 et 5) vont être beaucoup plus mobilisés car c’est eux qui vont jouer la mélodie tandis que les premiers doigts (1 et 2) seront ceux qui ajouteront une note parmi celles de l’accord en question.

C’est assez technique à voir comme ça, et si vous découvrez ce genre d’astuce, je vous invite à essayer sur des morceaux que vous connaissez déjà ! C’est pour ça que je vous propose de voir ce que ça donne sur « Les yeux Noirs » dont je remets la partition ici : Les_Yeux_Noirs (pdf)

-> Vidéo « Leçon de piano n°6 : Tutoriel Les yeux noirs (avec harmonisation main droite) »

Essayez-vous également sur des morceaux du parcours débutant que vous avez apprécié (prenez des pas trop difficiles pour commencer). Bien évidemment, on n’ajoute pas une seconde note à chaque fois ! Ce serait un exercice très éprouvant ! On se contente de le faire sur les principaux accents qui sont en général des notes plus longues que les autres ou à intervalles réguliers, mais pas à chaque note forcément ! Je vous propose quand même un nouveau morceau pour travailler cela : More_Love (pdf)

-> Vidéo « Leçon de piano n°6 : Tutoriel More Love »

B) La deuxième technique que je vous présente ici, c’est le jeu en octaves. Au lieu de jouer une seule note à la fois à la main droite, on va la doubler en lui ajoutant la note identique située à l’octave supérieure. L’exercice devient plus « physique », puisque le poignet va beaucoup plus travailler (la main doit rester figée si on veut qu’elle réalise des octaves) ! Comme rien ne vaut des vidéos pour expliquer ce genre de choses, je vous propose de vous essayer sur les morceaux suivants : Les Yeux noirs (partition donnée plus haut dans cette section) et le thème de Tetris dont je mets la partition ici : Tetris_theme (pdf)

-> Vidéo « Leçon de piano n°6 : Tutoriel Les yeux noirs & Tetris theme (avec variantes) »

Comme vous pouvez le constater, j’ai ajouté la difficulté d’un accompagnement main gauche étoffé. La dernière version de cette vidéo sur « Les yeux noirs » vous donne déjà un aperçu du niveau que peut espérer un pianiste amateur mais qui passe plus de temps sur son clavier qu’un débutant !

Continuons dans notre lancée avec une merveille de Hans Zimmer : le titre « Délivre-nous » issu de la BO du film d’animation « Le prince d’Egypte », dont je mets la partition ici : Le_prince_d’Egypte (pdf)

-> Vidéo « Leçon de piano n°6 : Tutoriel Délivre-nous (Hans Zimmer) »

Ce sont 2 techniques que je vous invite à essayer sur d’autres morceaux que vous connaissez déjà et qui ne sont pas trop compliqués à jouer !

Pour rester critique, ces techniques ne sont que deux façons d’étoffer son jeu parmi tant d’autres, mais elles sont assez simples à traduire en tutoriel ! Par rapport au fait d’ajouter une note à la main droite, une note qui est dans l’accord, il y a une variante un peu meilleure par moment (mais plus difficile à penser et à acquérir) qui est de conserver l’intervalle choisi sur un moment où on a ajouté une note qui était dans l’accord et de continuer à ajouter des notes par la suite mais en conservant la distance entre les 2 notes : autrement dit si à un moment où c’est écrit La pour la main droite sur un accord de Fa, je décide d’ajouter un Fa à la main droite (créant ainsi un intervalle de 2 notes entre les notes jouées à la main droite, intervalle qu’on appellera une TIERCE), si la partition continue avec un Si (toujours main droite), j’ajouterai non pas le Fa mais le Sol pour garder l’intervalle commencé (car il y a un intervalle de 2 notes entre le Sol et le Si) et ce, même si mon accord est toujours le Fa !

La chose ultra-importante qu’il ne faut surtout pas oublier dans ce cas, c’est de garder l’intervalle en respectant la tonalité dans laquelle on joue (c’est-à-dire faire attention aux dièses et bémols de la partition). Comme on quitte le garde-fou que représentait l’accord, il nous faut une autre « norme » qui est celle exigée par les dièses ou bémols présents à la clé !

Je ne vous demande pas de vous entraîner sur cette méthode, néanmoins, vous pourrez tenter de repérer dans la vidéo de « More Love » donnée plus haut dans cette section, un court instant où j’ai agi ainsi (à peine quelques secondes dans la vidéo). Pour visualiser la chose, nous pouvons quand même le faire sur le morceau suivant, mais tout est écrit (notamment la deuxième note ajoutée à la main droite) : Rabbi_Jacob (pdf)

-> Vidéo « Leçon de piano n°6 : Tutoriel Rabbi Jacob (intro) »

Afin de travailler davantage le côté improvisation, découvrez une technique pour réaliser des transitions à la main droite (qu’on ne note jamais en partition car elles sont laissées au libre choix du musicien qui, selon la vitesse et les nuances du morceau joué, choisira d’en effectuer une ou non), toujours avec les accords. C’est un exercice assez technique, il vous faudra vous entraîner longtemps avant de le maîtriser, d’autant plus qu’il faut le faire avec un rythme très rigoureux pour que ça passe bien. Je vous donne des indications dans la vidéo ci-dessous.

->Vidéo « Leçon de piano n°6 : Arpèges de transition »

Ceci termine la leçon 6 de la méthode Unpianiste. Je vous souhaite un bon travail et un bon courage pour aller jusqu’au bout et je vous dit à bientôt -pour ceux qui ne se sont pas découragés- pour la leçon 7 !

J’espère que tout ceci vous a été utile dans votre apprentissage du piano.

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