ACHETER UN PIANO

Introduction :

Franchir le pas est souvent difficile : parmi les obstacles pouvant nous freiner dans notre volonté d’acheter un piano, on y trouve le prix, l’encombrement, le transport, l’âge de l’instrument, et j’en passe !

Il y a également un choix qui demande réflexion : c’est celui de départager entre un piano acoustique (un vrai, avec des cordes et tout…) et un piano numérique (qui doit donc être branché pour fonctionner), sachant que la première catégorie est en général plus chère !

Acheter un piano numérique ?

Quand on débute en musique, il vaut mieux essayer un numérique pour commencer (il existe des formules de location/achat disponibles dans la plupart des magasins d’instruments de musique). Si jamais vous vous dites que le son d’un acoustique c’est quand même plus joli (ce qui est bien souvent vrai), il existe des piano acoustiques qui ont subi quelques modifications pour recevoir un système « silent », c’est-à-dire un système qui, une fois mis en route, fait en sorte que lorsque vous jouez vous ne tapez plus sur les cordes mais ce sont des capteurs qui prennent le relais et vous fournissent un son numérique (via un casque notamment). Et lorsque vous avez envie (et que ça ne dérange pas vos voisins), vous pouvez le remettre en mode ‘normal’, c’est-à-dire en mode ‘acoustique’. La plupart des magasins de piano proposent ce système mais pas sur tous les pianos, attention ! Il faut vous renseigner sur place.

Le numérique est moins cher non seulement à l’achat mais aussi à l’entretien ; pour un acoustique, comptez environ 100 euros par an (cela dépend des tarifs des accordeurs) pour faire accorder le piano et l’harmoniser si besoin. Ensuite, il faudra compter l’entretien à moyen et long terme : changer les têtes de marteaux, restauration du cadre, etc. Selon que vous achetez un neuf ou d’occasion, ces derniers points seront à prendre en compte.

Mais attention, ce n’est pas parce que le numérique n’a pas besoin d’entretien a priori qu’il ne vieillit pas et qu’il ne s’use pas ! D’autant plus que les sons aussi vieillissent ! Sachant que les numériques voient leurs gammes renouvelées tous les 2 ou 3 ans, si votre appareil a un problème 4 ou 5 ans après votre achat, il vous sera plus avantageux d’en racheter un neuf (nouvelle version) que de faire réparer l’ancien !

Et le son ? On a déjà effleuré la question, mais, à mon avis, rien ne vaut un bon acoustique. Les nuances seront bien plus facilement manipulables qu’avec un numérique. Cependant, j’ai opté pour un numérique car je vis en appartement : la place et la possibilité de jouer avec un casque et des sons autres que piano ainsi que la facilité de m’enregistrer ont été déterminants dans mon choix ! Si vous recherchez un piano sur lequel vous souhaitez mettre des sons autres que piano (par exemple, violon, orgue, synthé, etc.), alors un numérique sera à privilégier. Quoique certains systèmes silent proposent de telles possibilités aujourd’hui ; mais ce n’est pas encore la norme (se renseigner en magasin). Pour vous enregistrer, un numérique sera 100 fois plus simple : aujourd’hui ils sont équipés d’interface midi, de prise usb et de connexion internet pour transférer directement vos enregistrements là où vous voulez !

Le tarif ? C’est d’ailleurs la première question qui fâche ! En piano numérique, en neuf, nous commençons par les bas de gamme, entre 400 et 1000 euros (environ, cela dépend des options proposées avec : banquette, pied, garantie, livraison, etc.) : ces gammes-là proposent un piano de base, idéal pour apprendre mais les sons sont peu riches en général et les touchers, certes « lourds », sont assez peu travaillés. Pour une gamme moyenne, comptez entre 1000 et 2000 euros (dépend des conditions) : en général, ce sont quelques pianos de scène (donc utilisés pour des concerts), et des pianos dont le toucher commence à être intéressant pour sentir un ‘vrai’ piano sous ses doigts. Les sons sont parfois plus riches que les bas de gammes mais cela dépend de la marque et du modèle choisi ; certains privilégieront l’électronique (sons, fonctionnalités, etc.), d’autres l’aspect ‘mécanique’ (pour ressembler à un vrai). Les hauts de gammes commencent à 2000 euros environ pour s’envoler jusqu’à plus de 15000 euros (mais à ce prix, je conseille d’acheter un vrai à 10000 euros et de compléter avec un numérique haut de gamme à 5000 euros !). Le piano sur lequel vous me voyez jouer dans la plupart des vidéos est un haut de gamme (Roland HP-507) à 2700 euros. Les principales marques de numériques sont : Roland, Yamaha, Casio, Korg, Kawai, Kurzweil, pour ne citer qu’elles. J’ai une petite préférence pour Roland à cause de leur toucher que je trouve plus réaliste (plus proche d’un vrai piano) que les autres ; mais ce n’est qu’un avis personnel ! Les Yamaha sont également très bons (notamment dans les fonctionnalités numériques : métronome, rythmes d’accompagnement, etc.). Kurzweil et Kawai (non, il n’est pas imperméable !) ont aussi des bons arguments avec des particularités bien propres à chacun. Le tout, c’est d’essayer en touchant les pianos, une fois que vous avez déterminé quel prix vous êtes prêts à mettre dans votre achat. Même si vous n’avez jamais joué sur un piano, le fait d’essayer peut vous faire faire un premier pas de découverte de l’instrument ! Et ainsi, écouter si le son vous convient. Pour avoir de l’expérience, il faut bien commencer quelque part, non ?

Vous n’avez pas un tel budget ? Il existe une solution : prendre un clavier d’apprentissage. Ce sont plutôt des synthés mais avec leurs touches qui ressemblent à celles du piano, ils permettent d’apprendre les bases du piano sans se ruiner (vous pouvez en trouver des neufs pour moins de 100 euros ; en général, si vous cherchez du côté de Yamaha vous en trouverez). Le problème, c’est que leur toucher n’est pas du tout celui d’un vrai piano (ni même une imitation), et vous vous trouverez vite limités dans votre apprentissage (au bout de quelques mois seulement, selon votre progression). Pour travailler les nuances, ils sont nuls, mais voilà, ils pourront séduire les indécis au départ !

Acheter un piano acoustique ?

Pour le cas où vous habitez dans une maison et que vous vous décidez sur l’achat d’un acoustique, je vous dis déjà : très bon choix (attention à ne pas tomber sur une arnaque… mais en général, auprès d’un magasin, ça reste sympa) ! Vient alors la question : piano droit ou à queue ? Si vous vous tournez vers un piano droit parce que vous supposez que c’est moins cher, vous faites erreur ! Certains droits sont aussi chers que les pianos à queue ! C’est juste que les pianos à queue moins chers sont plus rares (mais il y en a) ! Et puis, dans les pianos droits, je vous déconseille les piano dits « d’études » : je n’aime pas leurs touchers, beaucoup trop durs, soi-disant pour donner de bonnes bases à l’élève… mais d’expérience, je peux vous dire qu’ils ont découragé plus d’élèves qu’ils n’en ont servi ! Ils sont certes un peu moins chers, mais cela n’en vaut pas la peine sachant que vous pouvez trouver un piano droit d’occasion au même prix qu’un piano d’étude. Donc, pour revenir à votre choix entre piano droit et à queue, c’est la place que vous avez chez vous qui doit être le premier critère. Vous avez un immense salon dans lequel vous êtes prêt à le mettre ? Privilégiez un piano à queue. Sinon, un droit fera l’affaire. Les sons sont aussi beaux dans les 2 catégories, contrairement à ce qu’on pourrait croire ! C’est uniquement une affaire de surface : si c’est presque toujours des pianos à queue qu’on voit lors des concerts, c’est parce que les salles de concert sont grandes. Les pianos à queue étant plus puissants (en général), leur son va porter plus loin !

En piano à queue, vous aurez plusieurs choix de taille : les crapauds (les plus petits), les 1/4 de queue (environ 150 cm de long), les 1/2 queue (environ 180-200 cm) et les entiers (jusqu’à 280 cm). Évidemment, plus il est grand, plus il est cher ! Pour votre salon, même grand, un crapaud ou 1/4 de queue sera suffisant (les 1/2 étant plutôt pour des grands amateurs ou professionnels désirant avoir un grand piano chez eux ou pour les salles de concert ; quant aux entiers, on les trouve exclusivement en salle de concert… à part si vous avez les moyens et que vous avez des goûts de luxe !)

A propos du prix des piano acoustiques, cela varie énormément étant donné que le marché d’occasion est très vaste. Si vous voulez quand même mon avis, le voici : pour un bon piano droit, on a une référence sur le marché : le Yamaha U1, qui existe d’occasion (entre 20 et 30 ans d’âge) en grande quantité, et qui, une fois restauré est vendu entre 3000 et 4000 euros. La qualité est plutôt bonne, le son tout à fait correct et il n’est pas gourmand en réparations car en général ils sont robustes. C’est une sorte de référence tellement il est répandu. Pour les piano à queue, les marques Kawai en 1/4 ou 1/2 sont moyennement chères (à partir de 5000 euros, mais tout dépend de l’âge) et vont servir « de référence » sur le marché car ils sont assez répandus et leur son est « passe-partout ». Ce ne sont pas des piano extraordinaires mais ils offrent déjà une certaine qualité de son et de toucher non négligeable. Vous trouverez d’occasion, toujours pour les piano à queue, beaucoup de Pleyel, d’Erard. Ces pianos ont des sonorités assez particulières (pour des publics amateurs ou professionnels un peu ‘puristes’ sur les bords) et sont souvent très vieux : n’envisagez un tel achat que si vous êtes connaisseur ! Sinon, vous risquez d’être surpris par l’entretien et les réparations qu’ils pourraient nécessiter dans un proche avenir. De manière générale, un piano de plus de 50 ans peut être considéré comme vieux et donc potentiellement coûteux en entretien. Certains sont restaurés et en valent donc la peine. Mais cela dépend de l’ampleur de la restauration effectuée.

Pour revenir au système silent, si vous souhaitez acheter un piano acoustique et faire ajouter ce système -assez pratique, je l’avoue-, le prix sera plus élevé, évidemment puisque cela nécessite une opération assez importante sur le piano. A titre indicatif, mais cela peut beaucoup varier, un système silent peut coûter environ 1000 euros à l’installation. Certains piano, d’occasion ou non, sont vendus avec le système silent déjà installé, du coup le prix est plus raisonnable.

Quoique vous fassiez, faites-le par goût et passion de la musique et de la pratique musicale, tout en respectant vos contraintes financières. Le piano, même joué sur un instrument basique (voire numérique) reste un art qui s’apprend et nécessite de nombreuses heures de jeu. Il faut donc que cela se fasse sans angoisse et avec plaisir.

Maintenant que vous avez fait votre choix, il reste l’étape la plus importante : en jouer ! Alors, je vous souhaite d’excellentes heures de jeu sur votre instrument fraîchement acquis !

Musicalement vôtre.

Unpianiste

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